Histoires pour enfants

ELVIRE
(tome 1)



Il était une fois une petite Elvire avec des cheveux tout bouclés.
Elvire est très obéissante, très gentille mais, quand sa maman veut la peigner, Elvire devient très méchante : elle pleure, crie, se débat et sa maman ne peut pas la peigner !!
Alors Elvire ressemble à un hérisson, une toile d'araignée, un vieux balai, mais plus du tout à une petite fille.

Un jour, dans le jardin de son grand-père, Elvire rencontre un papillon tout bleu avec des points jaunes et de grands yeux mauves. Le papillon regarde Elvire puis éclate de rire : 
« ah ah ah aaaahh !!! »

Elvire est très étonnée et lui demande :
« Pourquoi ris-tu ? »

« Je ris de tes cheveux. On dirait de la paille avec pleins de noeuds. On dirait des nouilles en zig-zag. Tu n'as pas l'air d'une petite fille. Tu ressembles à un hérisson de mes amis et, si tes cheveux étaient rouges tu ressemblerais à une sorcière que je connais et qui n'est pas mon amie. »

Elvire est triste et pleure.
« Ne pleure pas » lui dit Payoushka, le papillon « c'est simplement parce que tu n'es pas coiffée ! Un bon coup de brosse et tu seras aussi belle que la Fée des Fleurs ! »

« Je n'aime pas que maman me coiffe, cela me fait mal ! »

« Oh c'est pour cela ! Alors écoute la prochaine fois quand ta maman te peignera tu n'auras qu'à fermer les yeux et chanter trois fois :
papillon bleu papillon jaune
prends-moi dans tes bras
papillon bleu papillon jaune
embrasse-moi
papillon bleu papillon jaune
abracadabra
n'oublies pas de chanter trois fois et de fermer les yeux ! »

« Et je n'aurai plus mal et je serai belle ? »

« Tu n'auras plus mal et tu seras la plus belle. Tu seras plus belle que la plus belle rose, que la plus belle jacinthe, que le plus beau coquelicot et que le plus beau souci ! Tu seras vraiment la plus belle ! » lui répond Payoushka, le papillon bleu avec des points jaunes et de grands yeux mauves.

Le lendemain matin, quand sa maman la peigne, Elvire ne pleure pas, elle ferme les yeux et chante trois fois :

« papillon bleu papillon jaune
prends-moi dans tes bras
papillon bleu papillon jaune
embrasse-moi
papillon bleu papillon jaune
abracadabra »

Sa maman est très surprise et très contente, aussi, elle met dans les cheveux d'Elvire une barrette avec un beau nœud rose. Quand Elvire ouvre les yeux, elle voit dans la glace une jolie princesse qui lui sourit..
Elvire, heureuse, bat des mains et court dans le jardin de son grand-père pour voir son ami le papillon.

« Regarde ! regarde ! » crie Elvire.

« Comme tu es belle ! » lui dit Payouska qui vole autour d'elle 
« comme tu es belle ! »

Alors, Payoushka s'assoit dans les cheveux d'Elvire à côté du beau nœud rose.
Alors, Elvire se met à danser comme dansent les roses et le jardin tout entier se met à chanter :

« papillon bleu papillon jaune
prends-moi dans tes bras
papillon bleu papillon jaune
embrasse-moi
papillon bleu papillon jaune
abracadabra »






POMME-PRUNELLE



Il était une fois un château au milieu de roses rouges comme la mer. Les roses se tenaient par les feuilles et dansaient une ronde autour du château Etoile. On l'appelait ainsi car, non seulement il avait la forme d'une étoile mais comme les étoiles, il brillait la nuit de tous ses feux et, le jour il disparaissait ... Oui, le jour le château Etoile disparaissait. Le jour, on avait beau le chercher au milieu des roses, il n'y avait rien ou plutôt si, il y avait quelque chose : un bassin avec son jet d'eau. C'est tout ! Pas de château. Plus de princes et de princesses en costume d'apparat. Un bassin et son jet d'eau. C'est tout.

Mais la nuit ... la nuit toutes les roses en étaient éblouies. Des carrosses arrivaient de partout et déposaient aux portes du château Etoile des princes et des princesses habillés de soie, de brocart, de perles fines et de pierres précieuses. Et, de ses fenêtres ouvertes sortait une musique qui faisait danser les roses, s'arrêter les biches et leurs faons, s'arrêter les tigres et les lions, s'arrêter les elfes et les nains. Tous écoutaient. Tous dansaient doucement au son de la musique. Chaque fenêtre du château étaient éclairées d'une lumière différente.
Il y avait des lumières bleu pervenche, bleu outremer, bleu cobalt et des lumières vert Véronèse, vert Rembrandt, vert de Sèvres mais pas ver de terre ! Et aussi des lumières jaune citron, jaune cadmiun, jaune indien et beaucoup, beaucoup de fenêtres avec des lumières rouges : rouge vermillon, rouge pourpre, rouge carmin, rouge géranium, rouge garance et même du cramoisi alizarine ! C'est vous dire ! Bien sûr, les roses rouges trouvaient que les fenêtres aux lumières rouges étaient les plus jolies, bien sûr ! 

Près des roses rouges, il y avait un très vieil arbre si vieux, si vieux que même la Terre avait oublié son âge ! Les feuilles de cet arbre ressemblaient à un éventail et quand vous les mettiez tête contre tête, elles devenaient papillon. C'étaient des feuilles éventail très musiciennes : au moindre vent elles jouaient de la harpe. C'est pourquoi Pomme-Prunelle aimait s'assoir sous ses branches et jouer avec les herbes. Le jour bien sûr, car la nuit Pomme-Prunelle dormait. Il faut que je vous dise que Pomme-Prunelle est une petite fille avec un regard de miel, une bouche rouge de coeur et une peau noire de nuit sans étoiles. Il faut que je vous dise que Pomme-Prunelle est toute seule et que l'arbre aux feuilles éventail est son meilleur ami et qu'il a pour nom : Gingko.

Un jour donc où Pomme-Prunelle jouait avec les herbes, elle entend le murmure des roses : « et patati et patata... et patati et patata... » Elle tend l'oreille. Elle écoute. Les roses rouges racontent le dernier bal au chateau Etoile. Pomme-Prunelle ne connaît pas le château Etoile. Elle ne l'a jamais vu. Etonnée, elle regarde les roses qui deviennent encore plus rouges de confusion d'avoir été surprises à papoter. Mais elle ne voit pas de château. Elle voit le bassin et son jet d'eau au milieu des roses. C'est tout.  Alors, elle va retrouver son vieil ami l'arbre Gingko dont la Terre a oublié l'âge. Elle l'entoure de ses bras et lui parle :

« Arbre, mon bel Arbre, mon doux Ami, dis-moi où se trouve le château Etoile dont les roses ont parlé. »

« Pomme-Prunelle, Pomme-Prunelle, veux-tu vraiment traverser le 
miroir ? Veux-tu voir ce qui est derrière ce qui n'est pas ? Veux-tu vraiment aller au-delà de ce que vous, les Humains, appelez Réalité ? Le veux-tu vraiment ? »

« Oui Gingko, je le veux. Je veux connaître ce qui est. Je veux aller au-delà. Je veux traverser les mirages. »

« Tu le veux Pomme-Prunelle, tu le veux. Mais sache que, pour cela, le prix à payer est très cher et très douloureux. Ne viens pas te plaindre. Plus tu traverseras le mirage, plus ta souffrance et ta solitude seront grandes! »

« Je l'accepte Gingko. Je l'accepte. Je veux connaître le jour et la nuit des choses de la vie. »

« Alors écoute. Viens une nuit quand la lune sera pleine et qu'elle sera rousse. Quand les douze coups auront sonné à l'église du village, viens. Viens une nuit où les étoiles seront là pour un bain de minuit. Viens cette nuit-là. Viens et prends dans ta main droite une pensée bleue comme l'eau, dans ta main gauche un souci jaune comme la terre et avance vers les roses rouges. Il te faudra leur donner une goutte de ton sang pour chacune de leurs épines et elles en ont beaucoup ! Tu souffriras. Tu croiras mourir et tu mourras. Mais continues à marcher. Ne t'arrêtes pas. Ne te retournes pas. Traverses les roses et, pour chaque goutte de ton sang déposée aux épines des roses, tu recevras un peu de lumière pour traverser le mirage. Vas. Traverses les roses. Vas. »

Ainsi parla le vieil arbre.

Un jour, Pomme-Prunelle a rencontré la nuit où la lune est pleine, où la lune est rousse, où les étoiles sont en sourire. Elle a attendu les douze coups de minuit. Elle est sortie accompagnée par la lune et les étoiles. Elle a marché vers les Pensées, a réfléchi, leur a parlé :

« Qui de vous dois-je cueillir bleue parmi les bleus ? »

« Cueille la princesse Lucidité. C'est la plus bleue de nous toutes. Regarde et prends-la. »

Pomme-Prunelle, avec dans la main droite la princesse Lucidité, s'avance vers les Soucis jaunes, s'inquiète et demande :

« Qui de vous dois-je cueillir jaune parmi les jaunes ? »

« Cueilles la princesse Sagesse. C'est la plus jaune de nous toutes. Ecoutes et prends-la. »

Pomme-Prunelle tient dans ses mains Lucidité et Sagesse. Elle marche dans la nuit en faisant attention aux deux princesses. Elles sont si fragiles. Un peu de vent un peu de pluie : elles se couchent enrhumées ! Pomme-Prunelle les protège du mieux qu'elle peut. Ensemble, elles arrivent devant les roses rouges. Comment faire ? Pomme-Prunelle se sent petite, si petite. Elle a envie de rentrer, de retrouver la chaleur de sa maison,  mais elle n'en a plus le droit. Elle a pris la route qui mène au château Etoile. Elle doit y arriver ou mourir. C'est tout. Alors elle continue, mais comment protéger les deux princesses ? Elle se couche sur l'herbe pour réfléchir. Elle regarde les étoiles. Elle les voit tresser une couronne dans le ciel pour embellir la nuit. Alors, elle sait. Avec leur accord, elle cueille des herbes et tresse une couronne dans laquelle se glissent les princesses Lucidité et Sagesse. Puis elle pose la couronne sur sa tête et, bien droite, elle s'enfonce au milieu des roses.

Pour chaque épine, elle perd une goutte de sang. Gingko le lui a dit.  Il lui a dit la souffrance. Il lui a dit la solitude. Maintenant elle les vit. Douleur ! Mais à chaque goutte de sang déposée sur la pointe d'une épine, la porte d'un monde s'ouvre.

« Tant de mondes ! tant d'univers ! » pense-t-elle.

A visiter tous ces mondes différents elle a oublié la solitude et la souffrance, à moins qu'elle ne soit devenue tout cela !

Pomme-Prunelle avance au milieu des roses rouges comme la mer, au milieu de la nuit. Elle arrive à la dernière rose, la plus rouge parmi les rouges, et les roses lui disent :

« Cueille-la. C'est notre prince. Il s'appelle Amour. Cueille-la et mets-la dans ta couronne. »

Ce que lui ont dit les roses, elle l'a fait.
Elle a cueilli la rose rouge parmi les rouges et a tressé le prince Amour au milieu des deux princesses Lucidité et Sagesse. 

Quand elle a reposé la couronne sur sa tête : le jet d'eau a disparu ! A sa place, le château Etoile brillait de tous ses feux ! Il s'est penché vers elle, lui a ouvert sa porte et Pomme-Prunelle y est entrée pour un bal d'Eternité.






THOM EST MAGIQUE



Il était une fois un petit Thom : T.H. O. M....

Thom est un petit garçon très magique. 

D'ailleurs, il a un lobe d'oreille en forme de coeur. 
Si ce n'est pas magique ça ! Alors qu'est-ce que c'est ?

D'ailleurs quand Thom sourit tout le monde sourit.
Si ce n'est pas magique ça ! Alors qu'est-ce que c'est ?

D'ailleurs, quand Thom se cacher derrière un arbre je ne le vois plus. 
Si ce n'est pas magique ça ! Alors qu'est-ce que c'est ?


D'ailleurs, quand Thom ouvre la bouche et qu'il y met une cuiller pleine de purée et de viande et qu'il ferme la bouche ... après quand il ouvre la bouche : elle est vide ... y'a plus rien. 
Si ce n'est pas magique ça ! Alors qu'est-ce que c'est ?

D'ailleurs quand Thom court et qu'il tombe par terre si je souris, il ne pleure pas. 
Si ce n'est pas magique ça ! Alors qu'est-ce que c'est ?

D'ailleurs quand Thom va se coucher et que le Marchand de Sable arrive Thom s'endort.
Si ce n'est pas magique ça ! Alors qu'est-ce que c'est ?

Tout cela pour vous dire que Thom est vraiment un petit garçon magique. D'ailleurs Thom le dit aussi.
« Eh oui ! » dit Thom.





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